Selon les entreprises familiales suisses, les principaux défis à relever sont les incertitudes entourant l'évolution de l’économie et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée

Zurich, le 18 octobre 2022. En Suisse, les entreprises familiales ont une longue tradition - Roche, Kühne+Nagel, Swatch Group, Emil Frey Group et bien d'autres sont fondées sur ce modèle. La dernière enquête de la fintech SumUp met en lumière les défis auxquels sont confrontées les entreprises familiales, surtout les plus petites, et comment elles envisagent l'avenir. Selon cette enquête, réalisée auprès de plus de 1 000 entreprises familiales européennes, 45% des entreprises familiales suisses existent depuis près de 20 ans, et 23% d’entre elles sont dirigées par la deuxième génération. Si l'évolution du numérique n’inquiète pas les entrepreneurs, leur charge de travail est relativement élevée (60% travaillent plus de 45 heures par semaine). Ils craignent les incertitudes entourant l’évolution de l’économie et le comportement des consommateurs (35% pour les deux) et considèrent (20%) que la pénurie de personnel qualifié est aiguë.

Diriger une entreprise familiale n’a rien de simple et il n'est pas rare que la charge de travail soit élevée. En Suisse, le temps de travail hebdomadaire pour un emploi à plein temps est généralement compris entre 38,5 et 42,5 heures. Dans les entreprises familiales suisses qui ont pris part à l’enquête, le temps de travail se présente comme suit : 10% des personnes interrogées travaillent 60 heures par semaine, une majorité de 35% travaille 50 heures et 15% travaillent entre 45 et 50 heures par semaine. Ainsi, au total, 60% des entreprises familiales qui ont recours aux produits et services de SumUp, travaillent plus de 45 heures par semaine.

Charge de travail, inquiétudes quant à l'avenir et pénurie de personnel qualifié

Malgré une charge de travail élevée, plus des deux cinquièmes des entrepreneurs familiaux (43%) occupent un second emploi. Parallèlement, le soutien non rémunéré de la part des membres de la famille revêt une importance particulière : pour 36% des entrepreneurs familiaux, ce soutien contribue fortement à la pérennité de l'entreprise.

L’avenir de l'entreprise est une préoccupation constante. Ainsi, 24% des personnes interrogées ne sont pas certaines que leur entreprise familiale perdurera et 19% sont même convaincues qu'elles ne trouveront pas de successeur. À quoi s'ajoute que 35% d’entre elles s'inquiètent de l'évolution de l’économie, craignant que le pouvoir d'achat de leurs clients ne diminue. En outre, 20% indiquent que la pénurie de main-d'œuvre qualifiée les préoccupe.

Les entreprises familiales n’ont pas peur de la numérisation

Aucune des entreprises familiales interrogées n'a déclaré craindre la numérisation. L'innovation technologique, surtout lorsqu'il s'agit de solutions de paiement numériques, est une priorité pour les entreprises familiales suisses où elle est bien ancrée.

Une part importante des entreprises familiales proposent les moyens de paiement les plus divers, notamment numériques. Outre les paiements classiques par carte de crédit ou carte EC, le paiement au moyen de codes QR (50%) et le paiement mobile via smartphone (par ex. Google ou Apple Pay) sont aujourd’hui déjà très appréciés par 35% des commerçants. Les liens de paiement en ligne sont également une option populaire avec 15%. Mais pour bénéficier de l’éventail de solutions de paiement le plus large possible, 85% des entreprises familiales plébiscitent l'argent liquide, et 90% d’entre elles, le virement bancaire traditionnel. En revanche, le paiement par chèque a totalement disparu des commerces suisses, alors qu’en France (59%) et en Italie (25%), cette solution reste étonnamment répandue.

Travailler dans une entreprise familiale peut être un défi. Mais Selina Aschwanden, technologue du lait de la troisième génération dans la fromagerie de montagne familiale Aschwanden à Seelisberg (canton d'Uri), est également consciente des avantages d'une entreprise familiale : “Au total, six membres de la famille, mon grand-père, mes parents, mon oncle, mon mari et moi-même, travaillent dans la fromagerie de montagne. J'apprécie la confiance et la compréhension mutuelles. Cette proximité aide notamment à prendre des décisions.” Aschwanden justifie cela par des valeurs similaires au sein d'une même famille. Et pourtant, il lui est toujours possible de remettre en question les processus et d’en discuter avec sa famille.

Facilité d'utilisation et demande des consommateurs

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les jeunes générations ne sont pas les seules à favoriser la numérisation. En Suisse, les chefs d’entreprises familiales, les jeunes comme les plus âgés, misent tous sur la numérisation. Parmi les motifs qui les incitent à introduire des solutions de paiement numériques, 60% des personnes interrogées ont cité la facilité d'utilisation, 55% la demande de la part des consommateurs et 50% la sécurité. Pour 30% d’entre eux, la principale raison en est la faiblesse et la transparence des coûts des terminaux de paiement. Il en va de même dans les autres pays concernés par l’enquête. En Italie, 25%, au Royaume-Uni 29% et en France 36% des commerçants déclarent avoir introduit des moyens de paiement numériques en raison de la faiblesse et de la transparence des coûts des terminaux de paiement. En Allemagne, notre grand voisin du nord, ce chiffre atteint même 49%.

*Méthodologie L’enquête a été menée du 1er au 19 août 2022 auprès de plus de 1 000 entreprises familiales en Allemagne, en Suisse, au Royaume-Uni, en Italie et en France. SumUp considère comme entreprise familiale toute entreprise dans laquelle deux personnes au moins de la même famille sont impliquées, dont au minimum une au sein de la direction.